Nous vous l’avions dit le mois de Mai est un temps fort pour le souvenir et la mémoire en Caraïbe.
En ces journées du 26 et 27 Mai 1967, il avait probablement fait un soleil radieux sur la Guadeloupe, et en particulier sur la belle cité de Pointe à Pitre, dont personne ne subodorait que certains de ses enfants auraient péri, sous les balles des "forces de l’ordre" au service de l’Etat colonialiste.
Il y aura en effet quarante années en 2007 que des ouvriers du bâtiment se faisaient massacrer à Pointe à Pitre à l’occasion d’une grève ayant pour seul motif, une amélioration de leurs conditions de travail et des salaires.( lire dans VAC , "La vocation de l’Action")
Combien ont disparu au cours de ces funestes journées, nul ne le saura, car d’après des témoins de l’époque certaines familles auraient enterré leurs morts en toute discrétion pour éviter les représailles des autorités de ce territoire agissant par délégation expresse.
Effectivement le pouvoir politique parisien a profité de ce drame pour briser tous les mouvements nationalistes et indépendantistes de la Guadeloupe à l’occasion d’un procès politique qui aura marqué les esprits dans les années 1970, précédé par des arrestations arbitraires.
De nos jours un tel méfait aurait relevé du Tribunal pénal international (TPI) pour crime contre l’Humanité… on ne tire pas sur des grévistes non armés…seulement en pays habité par des nègres, le régime colonial peut se permettre toutes les exactions, les ignominies en toute liberté et impunité...
Rappelons pour mémoire que les chaudes journées dans ce pays, en Mai 1968, n’avaient occasionné qu’une seule victime, dans les rangs de la police preçisément.
Par contre la manifestation silencieuse des algériens de Paris (France) pour soutenir l’action du mouvement de libération nationale en Algérie, avait engendré des centaines de morts en cette fin de journée du 17 Octobre 1961, dont chaque année les membres de cette communauté se souviennent par un instant de recueillement dans un lieu bien précis de la ville citée.
Alors, le système assimilationniste aurait fait de tels ravages psychologiques chez nos frères de la Guadeloupe, pour qu’ils ne s'en souviennent plus...
Car les "plus jamais ça" est un discours réservé aux "gogos", dont nous ne sommes pas... viendra le temps...( lire dans Chroniques, archives chroniques, Un long Combat " Un rêve" "Prémonition" et "Au revoir Monsieur MITTERRAND")