Pris par le ventre...

J’ai toujours dit et écrit que nous étions les contemporains de l’Histoire et non une histoire des contemporains, en ce sens que chacun à quel que niveau, nous écrivons une page du temps qui s’écoule, à la condition que chacune et chacun nous en soyons conscients.

Il n’y a pas dans ma pensée, que l’un est mis en scène, pour prendre éventuellement les coups…"bas"… alors que l’autre se cache derrière de faux motifs, pour regarder passer le train du céleste… ainsi va le Monde.

Et voilà que de la Caraïbe et précisément du territoire de la Guadeloupe nous est venu ce besoin d’oxygène, ce coup de tonnerre qui a fait douter cette République recroquevillée sur ses certitudes colonialistes.

La Guadeloupe, le peuple guadeloupéen, a dans un temps record, fait l’Histoire, une histoire qui se répétera dans la nuit des temps.

Car il fallait le faire, dominer la peur et le remake des 26 et 27 Mai 1967, préparer avec minutie et je dirais avec un professionnalisme hors du commun, un mouvement qui quoi qu’ont pensé certains de nos frères de race, a recueilli une adhésion populaire quasi- totale malgré la faim qui ronge les intestins quand à la fin du mois le salaire fera défaut.

Qu’importe, car le peuple guadeloupéen était debout ; au rendez vous du destin, humilié par le passé, avec une culture insurrectionnelle remontant dans la nuit des temps, mais fier à avancer avec un mot d’ordre qui aura fait couler beaucoup d’encre, et donner le frisson aux partisans du statut quo, notamment à notre diaspora dont certains n’ont rien compris de l’Histoire qui se faisait sans eux… La Guadeloupe pa ta yo…là dessus j’ai une petite idée…

Alors d’aucuns se répandront ici et là pour affirmer urbi et orbi, que ces gens n’iront pas loin, car ils sont pris par le ventre, et là ils vous multiplieront les exemples, les cas de figure pour vous prouver etc etc, mais dans leur analyse, ils auront oublié une vérité fondamentale à savoir que l’Homme ne vit pas que de pain, et que tôt ou tard il est saisi de ce besoin de liberté de fierté… de souveraineté… ce sentiment qui en ce chaud soleil carnavalesque de Janvier 2009 commence à poindre dans le subconscient collectif du peuple guadeloupéen…

Les rendez vous de l’Histoire, j’adore, car il va y avoir du grain pour les poulets.